Étrangers les uns aux autres

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Bonjour,

Une nouvelle semaine économique et politique très chargée s’achève.

En début de semaine, le débat national s’est électrisé autour de ce mot prononcé par François Bayrou : submersion. À chacun d’apprécier, en son âme et conscience, si ce mot est, au choix, la simple énonciation d’un fait de société ou l’inutile stigmatisation d’une communauté. Toute discussion apaisée quant aux conditions de l’intégration économique et culturelle de ceux que nous accueillons semble exclue.

Puis vendredi, coupez ! Nouvelle séquence. Les 14 membres de la Commission mixte paritaire se sont entendus sur un projet de budget 2025. Alleluia ! À l’heure où nous écrivons ces lignes, le texte qui ressort des travaux de la Commission n’est toujours pas en ligne. N’arpentant pas les couloirs de l’Assemblée Nationale ou du Sénat, nous nous tiendrons à ce stade à quelques commentaires succincts :

  • Ce projet de budget reprend, pour l’essentiel, celui de Michel Barnier avec des mesures aussi détestables qu’une hausse brutale des malus automobiles, l’introduction d’une taxe absurde sur les rachats d’actions (qui, rappelons le, subissent déjà l’impôt sur les sociétés puis la flat tax) ou encore le relèvement de 0,5 point, soit 11 %, des droits de mutation à titre onéreux (abusivement appelés “frais de notaire”).

  • Les timides efforts budgétaires initialement envisagés en matière de dépense publique semblent avoir été enterrés : l’inaction en la matière est de toute évidence le dernier sujet de consensus politique dans notre pays.

  • François Bayrou a annoncé engager sa responsabilité sur le projet validé par la Commission, qui reste soumis aux votes pléniers de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Rappelons qu’on ne compte, parmi les 14 membres de cette commission, que trois représentants PS, deux RN et un seul LFI. La France Insoumise a d’ores et déjà annoncé son intention de déclencher une motion de censure. Les positions respectives du PS et du RN ne sont pas encore arrêtées et on ne peut exclure que le gouvernement Bayrou tombe dès mercredi.

Face à cette actualité assourdissante, une prise de recul s’impose. Dans ce nouvel article incontournable, Olivier Klein invoque Hannah Arendt pour questionner le rôle de la puissance publique dans notre société : « Un État qui s’immisce partout ne fait pas que fragiliser les institutions ; il détruit également les relations de confiance entre les citoyens, car il s’interpose entre eux et les rend étrangers les uns aux autres. »

Sur le front économique :

  • Donald Trump a confirmé hier l’entrée en vigueur immédiate de barrières douanières de 25 % vis-à-vis du Canada et du Mexique dans l’attente d’une sécurisation efficace de leurs frontières. Les droits de douane vis-à-vis de la Chine sont également relevés de 10 points.

  • Face au dynamisme de l’économie américaine, la Federal Reserve maintient ses taux directeurs inchangés.

  • La Banque Centrale Européenne, elle, baisse ses taux de 25 points de base, confrontée au recul du PIB en France et en Allemagne au 4ème trimestre. Le discours qui accompagne cette décision douche cependant les espoirs d’une nouvelle baisse au mois de mars.

Rappelons que nos banques ne peuvent s’appuyer sur les refinancements de banque centrale que pour des durées très courtes (7 jours), dans des conditions strictement encadrées. Ainsi, la baisse des taux annoncée par la BCE sera sans incidence sur les taux des crédits à l’habitat qui sont avant tout fonction des conditions de financement à long terme. Un taux des emprunts d’État à 10 ans à 3,33 % (actuellement) n’est pas compatible avec des crédits immobiliers à 3,32 % (taux moyen du mois de décembre selon l’Observatoire Crédit Logement). En l’état, une telle situation induit une remontée des taux de crédit vers 3,70 % - 3,80 %, avant même d’intégrer le scénario d’une nouvelle chute du gouvernement. Ces derniers jours, de premières banques ont entamé un tel mouvement.

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La semaine a également été marquée par le coup de tabac sur l’action NVIDIA, qui a perdu 21 % en quelques séances suite au lancement par la société chinoise DeepSeek d’un modèle d’intelligence artificielle open source très économe en processeurs. Sans enterrer NVIDIA, cette alerte nous montre qu’il est déraisonnable de valoriser des entreprises jusqu’à 60 fois leurs résultats annuels dans un secteur soumis à un cycle d’innovation de plus en plus rapide.

Le portefeuille de capitalisation que nous vous proposions avant Noël a été spécifiquement conçu pour résister à une correction du secteur tech américain. Après 6 semaines, il s’est apprécié de 5,3 % et affiche une volatilité notoirement inférieure à celle du marché. Pour seulement 75 € par an, dont un mois d’essai sans engagement, l’abonnement MoneySmart Prime vous permet de suivre la performance détaillée de nos portefeuilles modèles et d’être alerté(e) à chaque modification de leur composition.

Retrouvez enfin le télégramme de Séverine Piot-Deval, efficace synthèse de la semaine des marchés actions.

En vous souhaitant un agréable dimanche.

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