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Être Charlie

Bonjour,
Mercredi soir, un jeune homme de bonne famille a choisi de mettre fin à la vie de Charlie Kirk. La presse française, dans son ensemble, dépeint ce dernier comme un influenceur radical de l’extrême droite américaine. J’aimerais tenter, modestement, de corriger cette caricature. Charlie Kirk était résolument conservateur, chrétien évangélique très attaché aux valeurs de sa religion. Transposé sur l’échiquier politique français, il aurait été proche d’un François-Xavier Bellamy ou d’un Philippe de Villiers, la fougue de la jeunesse en plus.
Il avait été, depuis 2016, l’un des principaux promoteurs du mouvement Make America Great Again auprès de la jeunesse américaine. Son principal fait d’armes sera d’avoir été l’un des rares personnages publics, avec Jordan Peterson, à oser porter contradiction à la déconstruction wokiste au sein même de son bastion : les campus américains. Charlie Kirk aimait ainsi conquérir les esprits au cours de débats très directs qui ont fait sa célébrité.
Si ses idées - souvent clivantes - étaient posées de façon assertive, Charlie Kirk était en toutes circonstances défenseur de la liberté d’expression et de la pluralité d’opinion. Il faisait preuve d’une capacité d’empathie étonnante à l’égard de ses jeunes contradicteurs dès lors que ceux-ci se montraient capables d’articuler leur pensée. À ceux qui en doutent, je recommande ce débat d’une grande richesse qu’il avait eu il y a quelques mois avec des étudiants d’Oxford.
Tristement, l’assassinat de Charlie Kirk s’inscrit dans une longue Histoire américaine de violence politique. Plus surprenantes sont, de mon point de vue, les célébrations abjectes, décomplexées, auxquelles la mort de ce père de famille a donné lieu sur les réseaux sociaux. Les bulles créées par les algorithmes de ces réseaux sont d’une étanchéité telle qu’une partie de la jeunesse ne supporte visiblement plus la confrontation occasionnelle avec le réel, l’altérité et le débat contradictoire ainsi engendré.
Bien que ne partageant pas ses orientations politiques - je suis assurément plus libéral et empreint de laïcité qu’il ne l’était - je suivais de temps à autre les publications de Charlie Kirk afin de rester « en prise » avec l’évolution de la société américaine. Contrairement à ce que je lis ici ou là, je ne l’ai jamais entendu véhiculer ce qui s’apparenterait à des messages de haine, de quelque sorte que ce soit. Et je lui sais gré d’avoir eu le courage de proposer un socle de valeurs face au nihilisme dans lequel notre jeunesse occidentale trop souvent se perd.
À dix ans d’écart et à l’opposé de l’échiquier politique, je suis tout autant Charlie K. que j’étais Charlie H. L’enjeu est celui de la liberté d’opinion, et d’expression de cette opinion sous quelque forme que ce soit, fût-elle clivante, dérangeante, inconvenante.
Retour en France avec la nomination de Sébastien Lecornu, notre cinquième Premier ministre en deux ans. Nonobstant l’effet de “déjà vu”, l’équation politique a sensiblement changé depuis la nomination de François Bayrou en décembre dernier. Le délai minimal de douze mois entre deux dissolutions étant passé, le Rassemblement National peut raisonnablement se donner pour objectif de contraindre Emmanuel Macron, via une censure systématique, à une nouvelle dissolution. La censure des députés La France Insoumise semblant également acquise, la survie du nouveau gouvernement reposera mathématiquement sur sa capacité à neutraliser simultanément les voix des Républicains et celles du Parti Socialiste. Le risque est fort que ce consensus soit une nouvelle fois trouvé sur le terrain du toujours plus d’État, se mêlant de tout et n’importe quoi au détriment de l’efficacité de son action, financé par toujours plus de prélèvements et toujours plus de dette.
C’est dans ce contexte qu’Olivier Klein nous propose ce texte clairvoyant sur la dérive du modèle social-démocrate français :
Rien de surprenant, dès lors, à ce que l’agence Fitch annonce vendredi soir l’abaissement d’un cran de la note de la dette souveraine française (de AA- à A+), motivé par la dégradation de nos finances publiques et l’instabilité politique empêchant de prendre des mesures correctives sérieuses.
Pour autant, la déliquescence de nos finances publiques étant un livre ouvert aux yeux des investisseurs professionnels, cette décision tardive était largement anticipée par les marchés et, dès lors, devrait avoir très peu d’effets. Depuis plusieurs mois déjà, les emprunts d’État français s’échangent à des taux sensiblement supérieurs à ceux de pays voisins moins bien notés, traduisant la circonspection des marchés. Vendredi soir, avant l’annonce de Fitch, l’OAT 10 ans clôturait à 3,50 %.
En cette rentrée, les données publiées par l’INSEE au titre du deuxième trimestre montrent une franche reprise des volumes de transactions immobilières sans causer à ce stade de tensions sur les prix. Ce dynamisme retrouvé reste cependant menacé par le spectre d’une remontée des taux de crédit dans les semaines qui viennent.
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Et comme à votre habitude, vous retrouverez le télégramme dominical de Séverine Piot-Deval, efficace synthèse de l’actualité des marchés financiers :
En vous souhaitant un bon dimanche.