Intelligence ex machina

En novembre 2022 le monde s’est pris d’un engouement sans pareil pour une technologie de plus de 70 ans d’âge. C’est en 1950 qu’Alan Turing théorise la possibilité qu’un ordinateur puisse répliquer certains processus de pensée humaine. Cinq ans plus tard, à la conférence de Dartmouth, Allen Newell, Cliff Shaw et Herbert Simon présentent Logic Theorist, un programme mimant les capacités logiques d’un être humain considéré comme la première application d’intelligence artificielle.

Nous n’égrènerons pas ici le chapelet des raisons expliquant ce basculement tardif vis-à-vis de l’intelligence ex machina, de l’indifférence générale à une ferveur quasi-religieuse. Ce qui m’interroge aujourd’hui est son rythme d’adoption.

L’IA a fait une entrée tonitruante dans les médias, et par ricochet s’est inscrite au sommet des priorités stratégiques des dirigeants de tous secteurs. Pourtant, passés les discours convenus, le déploiement de cette technologie dans nos vies quotidiennes - professionnelles comme personnelles - reste timide.

Je m’explique.

Je côtoie beaucoup de gens de la nuit. Pas de ces joyeux drilles qui partagent de bonnes quilles entre copains jusqu’aux premières heures du petit matin, ni de ceux qui lancent des tournées de Gin and Tonic dans les bars undergrounds de la ville. Non, je veux parler de ces professionnels de la technologie, de ces experts à la pointe de leur domaine, de ces curieux, ces passionnés qui ne trouvent pas le sommeil avant d’avoir debuggé leurs dernières lignes de code.

Contre toute attente, l’application de l’intelligence artificielle dans leurs domaines respectifs tarde à s’inscrire dans leurs routines journalières.

Et quand je discute de l’IA autour de moi, le plus souvent, la conversation laisse transpirer une angoisse chez les parents d’ados ou de pré-ados qui s’inquiètent à l’idée que leurs enfants mettent à profit la puissance de l’IA pour pulvériser le temps que prennent leurs devoirs à la maison, puis convertissent ce gain de temps en niveaux d’expérience sur Fortnite !

Finalement, rares sont ceux qui envisagent des retombées positives de cette technologie pour notre société. Cependant, tous sont convaincus que le vent d’une révolution souffle à nos portes.

Face à la transformation qui s’annonce, notre société est à ce point de passage où, pris de vertige, nous sommes pétris de sentiments contradictoires qui vont de l’angoisse à la curiosité.

Spectateur privilégié, je suis moi-même tour à tour abasourdi et incrédule devant certaines prouesses qui vont bien au-delà de mes anticipations. L’immensité du potentiel offert par cette technologie n’est pas encore comprise et suscite, naturellement, appréhension et fantasmes.

Dans ma quête de vulgarisation, j’explique que l’IA, dans son utilisation “domestique”, peut être perçue comme une recherche internet capable de synthétiser le contenu de toutes les réponses pertinentes.

Souvenez-vous ! Pour nous documenter dans les années 80, nous utilisions dictionnaires, encyclopédies et bibliothèques. Puis, à partir de 1995, Internet transforma profondément l’accès à la connaissance. Les moteurs de recherche ont permis d’accéder à une foultitude d’articles de qualité inégale. Il restait ensuite à les lire, trier le grain de l’ivraie, croiser les informations puis en extraire une substance exploitable.

L’IA permet désormais de s’affranchir de ce travail de lecture, de compréhension et de synthèse et même d’avoir à porter jugement sur la véracité ou la pertinence de différentes sources (tâche éminemment épineuse). En effet l’IA est aujourd’hui capable de synthétiser des volumes de savoir encyclopédiques en quelques secondes avec une pertinence approchant celle des têtes les mieux construites.

L’accès à la connaissance devient désormais immédiat et d’une profondeur vertigineuse à l’échelle individuelle.

Pourquoi, dès lors, l’IA tarde-t-elle à prendre une place prédominante dans nos habitudes digitales ? Pour être adoptée à grande échelle, l’IA doit encore surmonter quelques obstacles :

• une compréhension encore trop faible de la puissance de cette technologie

• un déficit de mise en lumière de cas d’applications utiles à grande échelle

• la résistance au changement liée à tout processus de transformation, aggravée par la médiatisation anxiogène du sujet. 

Nombreux sont ceux qui peinent encore à accepter ou concevoir que la machine puisse répondre à des questions complexes. 

Je vous présente un exemple qui, je l’espère, vous donnera le gout de converser avec Gemini, ChatGPT ou tout autre modèle de langage :

Vous pourrez ensuite approfondir chacun des points, demander comment mettre en œuvre ces suggestions et obtenir des exemples de professionnels utilisant ces techniques. Puis rebondir sur chaque réponse et double cliquer encore et encore jusqu’à entrer dans les moindres détails opérationnels.

Si vous n’êtes pas maraîcher dans la Loire, c’est peut-être pour préparer au mieux votre retraite, optimiser vos placements ou comparer des offres de services que vous souhaiterez interroger Gemini. Et si vous prenez la peine de rédiger vos “prompts” avec politesse, il vous retournera la bienséance pour une expérience encore meilleure.

Conversez avec Gemini, ChatGPT ou d’autres IA pour vous convaincre de leur puissance !

Ce texte a été réalisé sans IA ! 

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Bibliographie