Retour au réel

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Bonjour,

C’est un brutal retour au réel pour les dirigeants politiques européens.

Sur l’Ukraine tout d’abord, avec l’ouverture de négociations bilatérales Trump-Poutine auxquelles l’Europe, première concernée, n’est pas invitée. Rangeons-nous à l’évidence : notre assemblage de nations hétéroclites, pour la plupart désarmées et en voie de déclassement économique, ne fait peur à personne. Et à l’heure de la politique de la puissance, celui qui ne fait peur à personne est quantité négligeable.

Au terme d’une innommable boucherie, Poutine sera parvenu à gagner quelques territoires russophones, sortant la Russie de sa gueule de bois post-soviétique. Intentionnellement ou pas, les États-Unis auront fait basculer la dépendance énergétique européenne durablement en leur faveur. Cerise sur le gâteau, les nations les plus exposées au réveil de l’ours russe (Finlande, pays Baltes, Pologne, Roumanie) garniront pour 20 ans les carnets de commande de l’industrie de la défense américaine. L’Europe, elle, y aura laissé ce qu’il lui restait de compétitivité économique.

Retour au réel, encore, quand l’Europe découvre J.D. Vance. Un Donald Trump dont on aurait gommé la vulgarité et le goût immodéré de l’outrance qui, en ouverture de la conférence de Munich sur la sécurité, invite l’Europe à défendre ses valeurs démocratiques fondamentales - au premier rang desquelles la liberté d’expression - à l’intérieur même de ses frontières.

Et de claque démocratique, l’Union Européenne elle-même est parfois capable. Après plus de quatre années d’onanisme intellectuel de la Banque Centrale Européenne (BCE) sur son projet d’euro numérique, le Parlement européen lui a infligé cette semaine un véritable camouflet, rappelant :

  1. que l’introduction d’une telle monnaie sort du strict champ de la politique monétaire et doit impérativement être soumise au vote;

  2. qu’un tel projet présente des risques importants pour la protection de la vie privée et des consommateurs;

  3. et enfin qu’à aucun moment la BCE n’a pris la peine de démontrer la valeur ajoutée d’un tel projet pour les citoyens européens.

Une fois n’est pas coutume, le dirigeant d’un grand réseau bancaire s’exprime sans ambages sur le sujet :

Du petit lait pour nous qui dénonçons depuis longtemps la vacuité de ce projet. Et l’occasion de rappeler l’un de mes mantras d’ancien directeur financier : la production de complexité inutile est la marque infaillible d’une surabondance de ressources.

Retour en France. La Cour des comptes a publié jeudi son rapport annuel sur l’état de nos finances publiques, dont le premier chapitre est lapidairement titré : « Une dérive inédite des finances publiques ». Comme vous le savez, nous alertons depuis les premiers jours de MoneySmart sur cette silencieuse catastrophe.

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