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À la recherche du temps perdu

Bonjour,
Jour après jour, les lignes de la pensée française au sujet des retraites commencent à bouger. L’idée d’introduire une dose de retraite collective par capitalisation - que nous soutenons depuis longtemps - fait son chemin. La confusion dans les esprits entre capitalisation individuelle et capitalisation collective se dissipe peu à peu. L’association fallacieuse entre retraite par répartition et justice sociale est parfois même dénoncée.
Avoir laissé les Français croire qu'ils cotisaient leur vie professionnelle pour leur propre retraite, comme c'est le cas dans un système par capitalisation, relève du péché originel.
Pourtant, ne retenez pas votre souffle : aucune réforme sérieuse ne débouchera du conclave sur les retraites. La configuration politique de l’Assemblée Nationale rendait d’emblée l’exercice impossible. Mais la responsabilité en reviendra aussi à la Cour des comptes qui, dans son rapport publié jeudi, laisse croire que nos régimes sont proches de l’équilibre, faute de dénoncer les surcotisations et subventions par lesquelles l’État masque l’ampleur des dégâts : 81 Md€ en 2024 selon Fondapol.
Pendant ce temps, le groupe écologiste a mis à profit la faible assuidité des députés du bloc central pour voter la taxe dite Zucman, qui instaurerait un impôt plancher de 2 % par an sur les plus gros patrimoines (1.800 personnes touchées). Mes réactions :
Un tel impôt contraindrait les dernières familles françaises détentrices de grandes entreprises à céder chaque année des parts sur le marché afin de pouvoir s’acquitter de l’impôt. On pleurnichera ensuite sur la perte de souveraineté résultant de la montée au capital d’investisseurs étrangers.
Compte tenu de la mobilité des patrimoines visés, l’efficacité d’un tel impôt, s’il n’est pas coordonné à l’échelle internationale, serait très faible.
Lorsqu’on détient déjà le record de l’OCDE (autant dire du monde) des prélèvements obligatoires, il serait de bon ton que nos députés se préoccupent du fonctionnement de l’État plutôt que de jouer à longueur d’année au concours du nouvel impôt.
Ce projet sera immanquablement rejeté par le Sénat.