Égaux devant la loi

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Bonjour,

Vendredi, à l’occasion d’un entretien accordé au Parisien, Sébastien Lecornu a écarté la possibilité d’introduire la taxe Zucman - qu’il juge inadaptée - dans le projet de loi de finances 2026. Il annonce toutefois qu’il répondra à la « demande de justice fiscale » avec ses propres propositions, à l’occasion du débat budgétaire.

Il faut ainsi se préparer à une potion amère qui pourrait inclure la pérennisation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (dans la longue tradition des mesures faussement provisoires), des suppressions de niches fiscales et successorales ainsi que d’aides aux entreprises, des aménagements à la fiscalité des holdings, voire la réintroduction d’une taxe sur le patrimoine financier non-professionnel (retour d’un ISF qui ne dirait pas son nom).

Quoi qu’il en soit, l’effervescence autour de la taxe Zucman ayant fait diversion, on ne se bouscule pas au portillon pour proposer des mesures d’économies.

« Ce procès a en lui le potentiel d’être un séisme pour le paysage politique français et ses retombées indirectes de jouer un rôle sur l’échéance présidentielle 2027. » écrivais-je ici dès le mois de février, au sujet des démêlés de Nicolas Sarkozy avec la justice. Nous y sommes : 5 ans de prison fermes pour association de malfaiteurs.

Si je ne trouve aucun plaisir à l’énoncé de cette peine, je ne me joindrai pas à ceux qui dénoncent un gouvernement des juges. Dans cette affaire d’une exceptionnelle complexité, Claude Guéant et Brice Hortefeux n’ont en effet apporté aucune explication crédible à leurs rencontres respectives, en 2005, avec Abdallah Senoussi, chef des services secrets libyens, beau-frère de Mouammar Kadhafi et commanditaire de l’attentat contre le vol UTA 772 de 1989, visé à l’époque par un mandat d’arrêt international. L’instruction aura mis en évidence des flux financiers importants intervenus quelques semaines seulement après ces rencontres, du Trésor public libyen vers le compte d’une société détenue par l’organisateur de celles-ci, Ziad Takieddine.

L’exécution provisoire de la peine prononcée peut en revanche paraître inutilement vexatoire. En tout état de cause, la présomption d’innocence continue de s’appliquer dans l’attente de jugements d’appel.

Est-ce la fin de la lune de miel entre Donald Trump et ses soutiens techno-libertariens ? 

Le Président vient de bouleverser le paysage de l’immigration qualifiée aux États-Unis en introduisant une taxe de 100.000 $ sur chaque demande de visa H-1B, permis de travail temporaire essentiel aux secteurs de la technologie, de la santé et de la recherche. Le décret recentre en outre le système de sélection sur les postes à haute rémunération et les métiers jugés prioritaires. Selon le Secrétaire au commerce Howard Lutnick, il s’agit de « réserver la priorité aux talents américains ».

Pour mémoire, des dirigeants tels qu’Elon Musk (Tesla), Satya Nadella (Microsoft) ou encore Sundar Pichai (Alphabet/Google) ont bénéficié de tels visas, tout comme plus de la moitié des cofondateurs des start-up à succès de la Silicon Valley. La communauté indienne, en particulier, compte pour plus de 70 % des détenteurs de visas H-1B, gage de réussite et d’ascension sociale.

Les États-Unis, bien entendu, y trouvent leur compte. Entre 25 % et 30 % des brevets déposés le sont par des chercheurs issus de l’immigration. L’accroissement du nombre de visas H-1B entre 1990 et 2010 expliquerait entre 30 % et 50 % des gains de productivité enregistrés sur la même période (Peri, Shih & Sparber, 2015). À trop vouloir flatter sa base MAGA, Donald Trump court ainsi le risque de pénaliser d’abord l’économie américaine.

J’ai eu récemment le plaisir de participer au podcast L’Iceberg. J’y propose un état des lieux du marché du logement :

  • les conséquences du choc de taux (2022-2023) sur le pouvoir d'achat immobilier

  • les normes HCSF : comment s'acheter une bonne conscience après une décennie de politique monétaire extravagante

  • DPE, plafonnement des loyers : petit manuel d'idéologie pour tuer le marché locatif

  • le logement, première vache à lait fiscale du pays

  • NIMBY et désalignements d'intérêts : pourquoi, de votre maire jusqu'à l'Élysée, tout le monde (ou presque) se lave les mains de la pénurie structurelle de logements.

Et pour ceux qui s’intéressent à l’immobilier, j’en profite pour recommander chaleureusement le nouvel ouvrage de mon ami Stéphane Desquartiers.

Pour mes lecteurs alsaciens, je serai le 9 octobre à Strasbourg dans le cadre des Rencontres de l’épargne, où je partagerai mes perspectives en matière de taux et de crédit immobilier. L’inscription est gratuite.

Enfin, vous retrouverez comme chaque week-end la synthèse de la semaine des marchés par Séverine Piot-Deval :

En vous souhaitant un bon dimanche.

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