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Avis de tempête sur les marchés actions chinois

Trois années de contre-performance

C’est une interminable descente aux enfers que connaissent les marchés actions chinois depuis février 2021. L’indice CSI 300, qui suit la performance des 300 plus grosses capitalisations boursières de Shanghai et de Shenzhen, a perdu 45 % de sa valeur. L’indice Hang Seng de Hong Kong fait pire encore avec un recul de 50 %.

Des mesures d’urgence qui confinent à la panique

Ces derniers jours, les autorités chinoises sont passées à l’action pour tenter d’enrayer le phénomène. Ce 23 janvier, Bloomberg rapportait la mise en place d’un fonds de stabilisation de 2 trillions de yuans (259 milliards d’euros).

Le lendemain, les dirigeants des principales entreprises d’État étaient publiquement encouragés à mettre en place des programmes de rachat d’actions. Il était également précisé que ceux-ci seraient dorénavant évalués sur la base de leurs performances boursières.

Quelques heures plus tard, le gouverneur de la banque centrale annonçait l’allègement des réserves obligatoires du système bancaire à concurrence d’un trillion de yuans (130 milliards d’euros).

Un secteur immobilier gravement sinistré

Bien que le blues des marchés actions chinois soit multi-factoriel, la tourmente dans laquelle se trouve le secteur de la promotion immobilière y joue assurément un rôle central. La politique des trois lignes rouges introduite en 2020 pour contenir les effets de levier excessifs utilisés par les promoteurs, combinée aux difficultés logistiques causées par la pandémie, s’est soldée par l’explosion du secteur.

Ainsi, ce 29 janvier, un juge de Hong Kong tirait les conclusions de l’incapacité d’Evergrande - géant déchu du secteur - à restructurer ses dettes et mettait l’entreprise en liquidation judiciaire. Mais ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg : J.P. Morgan estimait dans un rapport publié en mai 2023 que près de la moitié des cent premiers promoteurs avaient fait défaut sur leur dette depuis 2021. La banque Nomura évalue à 20 millions le nombre d’appartements pré-vendus par des promoteurs en faillite qui ne seront jamais livrés, mettant en grande difficulté financière autant de ménages chinois. Le capital qu’il faudrait mobiliser pour achever ses logements est estimé à plus de 400 milliards d’euros, dans un marché où le taux de vacance des logements dépasse déjà 20 % selon certains experts.

Cette situation dramatique est à la fois un frein puissant à la consommation intérieure et un facteur d’affaiblissement du système financier chinois tout entier.

Le coût de la politique de l’enfant unique

En matière d’économie, la démographie est assimilable à la tectonique des plaques. Ses mouvements sont si lents et prévisibles qu’elle est rarement invoquée pour expliquer les fluctuations des marchés financiers.

Pourtant, sur le temps long, elle est un déterminant capital de la trajectoire économique d’une nation. Et l’année 2021 - qui marque le point haut des marchés actions - correspond aussi à un point de bascule démographique.

La population chinoise se contracte désormais, sous l’inertie de 35 années de politique de l’enfant unique (1980-2015). Bien que cette politique n’ait plus cours, le taux de fécondité ne cesse de se dégrader et ne permet plus d’assurer le renouvellement de la population. Selon les projections de l’Académie des Sciences Sociales de Shanghai, la Chine pourrait perdre 166 millions d’habitants d’ici à 2050.

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